Triolet du Verdanson

En cette fin de journée de septembre 1948, un jeune couple se dirige vers un bistrot des bords de Marne. Passer une soirée paisible au bord de l’eau après une bonne journée de travail, reposer le corps et laisser vagabonder l’esprit au fil des notes qui s’égrènent le long du clavier de l’accordéon. L’aspiration populaire est à la sérénité et à la simplicité en cette période d’après-guerre.
Loin des salles de concert des grandes villes aux protocoles sociaux écrasants, loin des cérémonies d’une aristocratie enfermée dans ses traditions, loin des salles de bals infiltrées de maquereaux et escrocs en tout genre, naissent ainsi les guinguettes, au bord des rivières, à la fraîcheur de la campagne qui borde les villes. Lieux de détente, et loin de tout le confort citadin, l’accordéon y deviendra tout naturellement l’instrument de prédilection.
Débuté à l’entre-deux-guerres par ceux qui se feront plus tard appeler les Mousquetaires de l’accordéon, A. Deprince, V. Marceau, L. Péguri, M. Ferrero, le développement du répertoire de l’instrument passe par des transcriptions des standards orchestraux, et par l’écriture d’œuvres de concert empreintes de toute la culture et le savoir musical classique français. Ce courant musical sera poursuivi par des grands noms tels qu’André Astier, Marcel Azzola, Joss Baselli.
Parallèlement à cela, d’autres musiciens issus de milieux moins aristocratiques, comme Jo Privat, Gus Viseur ou encore Tony Murena, s’empareront rapidement du jazz manouche et du swing d’outre-Atlantique sans jamais renier les standards de la danse pour laquelle l’accordéon sera toujours l’instrument de prédilection, donnant ainsi naissance au swing musette, en faisant ainsi évoluer le travail commencé par Emile Vacher au début du XX^e siècle.
Le triolet du Verdanson propose une découverte du répertoire de l’accordéon d’après-guerre dans toute son étendue.

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