Franco Fagioli
Artiste lyrique
De plus en plus sollicité par les opéras, les salles de concert et les festivals les plus prestigieux, ces dix dernières années, Franco Fagioli a chanté sous la direction de chefs de premier plan comme Rinaldo Alessandrini, Gabriel Garrido, Nikolaus Harnoncourt, René Jacobs, Marc Minkowski, Riccardo Muti et Christophe Rousset. Il se produit également régulièrement avec Riccardo Minasi et Il Pomo d’oro.
Né à San Miguel de Tucumán, dans le nord de l’Argentine, Franco Fagioli prend des leçons de piano à l’Institut de musique de Tucumán avant de se consacrer à l’apprentissage du chant, d’abord dans sa ville natale, puis à l’Institut supérieur artistique du Théâtre Colón de Buenos Aires. En octobre 2003, jeune interprète déjà accompli, il fait sensation en remportant le Dixième Concours international de chant Neue Stimmen de la Fondation Bertelsmann. Il ne tarde pas à confirmer son talent par une série de débuts impressionnants sur de grandes scènes d’opéra. En 2005, il remporte un succès retentissant à l’Opéra de Zurich dans le rôle-titre de Jules César de Haendel qu’il reprend dans diverses productions, à l’Opéra national de Norvège (2007), au Festival Haendel de Karlsruhe (2008) et à l’Opéra national de Finlande (2012). En 2007, il débute au Festival de Pentecôte de Salzbourg sous la direction de Riccardo Muti. Sept ans plus tard, à l’invitation de Cecilia Bartoli, il retourne à Salzbourg chanter un programme d’airs virtuoses écrits par Rossini et Meyerbeer pour le dernier grand castrat, Giambattista Velluti, et reçoit un accueil enthousiaste. Fin 2010, il donne des concerts avec Cecilia Bartoli à Londres et à Bruxelles et se produit fréquemment avec elle depuis (ils ont notamment fait ensemble le premier enregistrement mondial du Stabat Mater d’Agostino Steffani).
Sa polyvalence et sa virtuosité se manifestent au grand jour en 2012 : au Festival d’été de Salzbourg, où il débute dans le rôle t d’Andronico, dans Tamerlano de Haendel, il montre la richesse de sa tessiture grave. Il fait sensation à Nancy en Arbace, dans l’Artaserse de Leonardo Vinci, un rôle conçu pour castrat qu’il reprend ensuite sur de grandes scènes européennes, notamment à Versailles, après l’avoir enregistré (l’enregistrement sort en CD et en DVD). L’année suivante, son disque Arias for Caffarelli fascine le monde musical, le nom de Fagioli apparaît ensuite sur plusieurs coffrets d’opéra : Siroe de Hasse (où il est Medarse) et Catone in Utica de Vinci (où il incarne César), enregistrements sortis chez Decca, ainsi que La concordia de’ pianeti de Caldara, paru chez Archiv Produktion.
En juillet 2015, il est le premier contre-ténor à signer chez Deutsche Grammophon. Le premier fruit de ce contrat, Orfeo ed Euridice de Gluck, sort en septembre. Suivra en 2016 un disque d’airs solistes.
Ses débuts aux États-Unis en 2010, dans le rôle-titre de Giasone de Cavalli à l’Opera Theater de Chicago, avaient été un triomphe. En 2010 encore, au Festival Haendel de Karlsruhe, où il est régulièrement invité, il avait recueilli des critiques dithyrambiques en Ariodante. En 2014 et 2015, il chante à Karlsruhe le rôle-titre de Riccardo Primo. Il avait déjà conforté sa réputation de haendélien exceptionnel par plusieurs prestations, notamment le rôle-titre de Poro au Festival Haendel de Halle, celui de Teseo à l’Opéra de Stuttgart, et Bertarido dans Rodelinda au Festival de la Vallée d’Itria 2010, à Martina Franca. Cette dernière prestation, à l’origine d’un partenariat fructueux avec le chef Diego Fasolis, lui vaut d’être nommé « Chanteur de l’année » par le magazine italien L’Opera.
En 2011, il est le premier contre-ténor depuis trente ans à recevoir la plus haute récompense musicale d’Italie, le Premio Abbiati.
Fin 2014, il débute à Covent Garden en Idamante dans l’Idoménée de Mozart, il poursuit sa saison 2014/2015 avec Catone in Utica, présenté en tournée par Riccardo Minasi et son ensemble Il Pomo d’oro à Wiesbaden et Versailles. La production est reprise au Festival de Bucarest et au Theater an der Wien de Vienne lors de la saison 2015/2016, prélude à une nouvelle saison au cours de laquelle il retrouvera Il Pomo d’oro pour des récitals au Wigmore Hall de Londres et au Rudolfinum de Prague. Il sera à Salzbourg, au Festival de Pentecôte, pour incarner Roméo dans le Giulietta e Romeo de Nicola Antonio Zingarelli